Culture au Burkina Faso : Malick Saga Sawadogo dresse un regard critique sans concession dans son premier ouvrage
Le journaliste, éditorialiste et essayiste Malick Saga Sawadogo a procédé, le lundi 22 décembre 2025 à Ouagadougou, à la dédicace de son tout premier ouvrage intitulé « Regard critique sur le secteur de la Culture, des Arts et du Tourisme au Burkina Faso (2019-2024) ». L’essai, riche de 136 réflexions réparties en huit chapitres thématiques, compte 330 pages et est proposé au prix de 10 000 FCFA.
À travers cette publication, l’auteur livre une analyse approfondie, lucide et sans complaisance de l’évolution du secteur culturel burkinabè sur une période marquée par de profondes crises politiques, sécuritaires et sociales. S’appuyant sur plus d’une décennie d’expérience journalistique, Malick Saga Sawadogo interroge les politiques publiques, les réformes engagées et les défis structurels auxquels sont confrontés les acteurs de la culture, des arts et du tourisme.

Revenant sur les motivations qui l’ont conduit à écrire cet essai, l’auteur explique sa volonté de dépasser le simple traitement de l’actualité pour s’inscrire dans une démarche de réflexion critique.
« Depuis 2014, j’ai passé mon temps à raconter le monde, à le décrypter et parfois à dénoncer certaines dérives. Mais j’ai compris que ce n’est pas seulement l’information, c’est ce que nous en faisons. C’est ce que nous disons, c’est ce que nous dansons, c’est ce que nous écrivons. C’est cela qui m’a conforté à vouloir aller vers la critique. Pour moi, la critique, ce n’est pas de descendre quelqu’un. Je n’ai jamais eu cette prétention. Pour moi, la critique, c’est de décrypter une œuvre et de proposer des perspectives », a-t-il confié.
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Pour Malick Saga Sawadogo, la critique ne relève pas de l’attaque personnelle, mais d’un exercice d’analyse visant à proposer des perspectives. Il qualifie son ouvrage de « cri d’alerte et de déclaration d’amour » envers la culture burkinabè.
« La culture est en danger, souvent marginalisée, marchandisée et parfois méprisée. Pourtant, elle est notre miroir et notre boussole. Elle est un acte de résistance et de résilience », a-t-il soutenu, soulignant que son livre se veut avant tout un outil de partage et de réflexion collective.
L’auteur insiste également sur l’importance de cet essai comme document de référence pour comprendre l’évolution du secteur entre 2019 et 2024, une période marquée par une forte instabilité institutionnelle, avec cinq ministres de la Culture en cinq ans.

En outre, le préfacier de l’ouvrage, Dr Hamadou Mandé a souligné l’importance de ce travail pour la mémoire culturelle nationale. Selon lui, le livre constitue une trace écrite durable qui servira de repère aussi bien aux journalistes qu’aux chercheurs, étudiants et acteurs culturels.
« Cet ouvrage permet de disposer d’une référence permanente, utile pour la recherche, la formation et la critique culturelle. Il vient combler un vide en matière de documentation et d’archives culturelles », a-t-il indiqué.
De son côté, Fatou Gyslaine Sanou, critique de l’œuvre, a salué la profondeur analytique de l’essai, estimant qu’il dépasse le simple commentaire événementiel pour proposer un discours nuancé et contextualisé, invitant le lecteur à une réflexion critique autonome.
Le Représentant le ministre en charge de la Culture, Dr Dramane Konaté a également apprécié l’approche transversale de l’auteur, qui ne s’est pas limité aux aspects artistiques, mais a également abordé les questions de gouvernance institutionnelle et de financement du secteur.

À travers cet ouvrage, Malick Saga Sawadogo signe une contribution majeure au débat sur l’avenir de la culture, des arts et du tourisme au Burkina Faso, en proposant un regard critique assumé, à la fois engagé et constructif.




