Finances: L’impact des transferts d’argent des migrants africains sur le développement de leur pays d’origine.

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Le ministère français chargé de la Coopération en collaboration avec  la Banque africaine de développement (BAD) et Epargne sans frontière (ESF), ont convié à Paris, hier 21 février 2012, près de 200 acteurs concernées par la question des transferts d’argent des migrants, dont un tiers sont venus du Maghreb et de la Zone franc : ministères, banques centrales, principaux opérateurs, élus et représentants d’organisations non gouvernementales. Cette rencontre relance le débat sur les « migrants et l’économie de leur pays ». Quel est l’impact des transferts de fonds des migrants africains vers leurs pays d’origine? Comment réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement? 

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En effet, dans le but d’aider leurs familles dans leurs pays d’origine, les émigrés africains transfèrent chaque année des millions d’euros ou de dollars qui prennent ainsi place dans une économie informelle et peu visible mais malgré tout d’une importance indiscutable. Si l’investissement direct étranger (IDE) et les mouvements de capitaux ont chuté de manière spectaculaire ces dernières années en raison de la récession qui a frappé les pays à haut revenu, les transferts de fonds opérés par les migrants ont continué à augmenter.

A titre de comparaison, l’aide de l’Union européenne au développement des pays ACP (Afrique, Caraïbe et Pacifique), le 10e FED (Fonds européen de développement) s’élèvera à 22, 98 milliards d’euros pour la période allant de 2008 à 2013. Cela représente au plus 4,6 milliards d’euros par an alors que dans le même temps, les transferts des migrants dans leurs pays d’origine sont eux, estimés à 24 milliards d’euros par an. Pour des pays dont de très nombreux ressortissants vivent à l’étranger, ces fonds constituent une part importante du produit national brut soit une fourchette allant de 21 à 60% selon les pays.

Les transferts de fonds des migrants ont représenté 245 milliards d’euros dans le monde en 2010, dont 30 milliards d’euros à destination de l’Afrique, selon une étude conjointe de la BAD et de la Banque mondiale. Cette manne qui ne cesse d’augmenter intéresse de plus en plus les gouvernements locaux et les institutions financières internationales. Depuis trois ans, un groupe d’experts travaille ainsi à l’élaboration de mécanismes permettant de faciliter ces transferts, de les rendre plus rapides et d’avoir un impact macro-économique plus important.

Pour la France et la BAD,  les transferts d’argents des migrants africains contribuent à renforcer la capacité d’épargne et d’investissement des pays bénéficiaires. Ces flux d’argent privé soutiennent la croissance des pays en développement, au même titre que l’aide au développement et les investissements directs étrangers.

Une étude, avançant des recommandations et propositions concrètes, a été présentée à cette occasion («Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement: outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone franc», préparée par l’association Epargne sans frontière et cofinancée par la BAD et l’Agence française de développement). Ces propositions visent à réduire le coût des transferts d’argent des migrants et renforcer leur impact sur le développement des pays africains. Elles portent en particulier sur l’amélioration de la bi-bancarisation*, la mise au point de produits financiers innovants, le soutien aux nouvelles technologies de paiement dématérialisé, et l’adaptation des cadres réglementaires et législatifs.

En 2011 déjà,  une première étude publiée par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, démontrait que le monopole détenu par quelques sociétés internationales de transferts de fonds explique les coûts élevés de ces services et le développement de circuits informels. En effet, le marché de transferts de fonds des migrants africains vers leurs pays d’origine demeure entièrement contrôlé par quelques organismes internationaux, dont les leaders sont Western Union et Money Gram. Travaillant généralement en étroite collaboration avec les banques locales en Afrique, ces entreprises ont pratiquement l’exclusivité dans ce domaine.

Pour ce faire, ces dernières années, plusieurs initiatives politiques ont vu le jour. Quelques pays africains, dont l’Éthiopie, le Nigeria et le Rwanda, ont décidé de mettre un terme à ces partenariats entres les banques locales et les agences internationales de transferts d’argent. Par ailleurs, l’arrivée en Afrique, de nouveaux produits technologiques comme le M-banking (applications bancaires pour téléphone mobile) a facilité les transferts de fonds ainsi que les autres services financiers.

 

* Bi-bancarisation : bancarisation des migrants dans leur pays de résidence et dans leur pays d’origine, dans le cadre d’une action coordonnée entre les banques des deux pays

Lire le résumé exécutif de l’étude sur « Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : Outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone franc »


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Dieudonné LANKOANDE

M. Lankoandé est passionné de web2.0 et de stratégies marketing (Marketing/web & Community Management) propre au secteur on line, domaine dans lequel il a plusieurs années d’expériences.

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3 commentaires

  1. Cet article m’interpelle et par voie de cons?quence tous les africains.Il serait souhaitable que les ?conomistes-financiers et autres politologues
    africains(ministres des finances et institutions bancaires africains)r?fl?chissent ? mettre en place un syst?me africain de transfert d’argent entre les pays africains. Cela contribuera dans un premier temps ? s’approprier ce march? continental qui est pr?sentement vierge en mati?re d’outil propre ? l’Afrique de transfert d’argent sans quoi ces leaders viendront nous dicter leurs lois comme c’est le cas actuel dans l’exploitation de nos richesses p?troli?res et mini?res.

  2. Article pertinent, f?licitations. Il faut absolument trouver une solution au co?t exorbitant des transferts d’argent vers l’Afrique. Mais il faudrait aussi aborder la question de l?affectation efficiente des ressources des migrants.

  3. tr?s pertinent cet article. Il faut absolument trouver une solution au co?t exorbitant des transferts d’argent vers l’Afrique.

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