Roger Napo Bitoumba : Le volontaire togolais qui bâtit le Burkina Faso avec Faso Mêbo
Âgé de 61 ans, Roger Napo Bitoumba, de nationalité togolaise, est aujourd’hui l’un des visages emblématiques de l’initiative présidentielle « Faso Mêbo ». Depuis plusieurs mois, il se rend six jours sur sept au Quartier général (QG) de l’initiative, à Ouagadougou, où il consacre ses journées à enduire d’huile les moules destinées à la fabrication des pavés. Figure marquée par le souvenir de la bataille du rail, sous le Conseil national de la Révolution (CNR), il voit dans ce nouveau programme un signe que le Burkina Faso s’engage de nouveau sur la voie du développement…
Sous le leadership du Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, six initiatives présidentielles ont été lancées. Toutes ont pour objectif d’accompagner les ministères sectoriels dans la mise en œuvre de la vision du Chef de l’État. Parmi elles, l’initiative « Faso Mêbo » semble particulièrement mobilisatrice.
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« Construisons notre Faso ». Tel est le sens littéral de Faso Mêbo en langue mooré. Cette initiative, centrée sur le développement des infrastructures, gagne du terrain bien au-delà de la capitale.
De Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, en passant par Kaya, les populations s’y engagent, chacune à sa manière : certains en offrant du ciment, de l’huile, des moules, des packs d’eau ou de la nourriture ; d’autres en donnant simplement de leur temps et de leur énergie.
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C’est le cas de Roger Napo Bitoumba, à l’état civil Napo Bitoumba. Togolais de 61 ans, il consacre depuis quelques mois ses journées au Quartier général (QG) de l’initiative à Ouagadougou.

« Je suis venu pour la première fois le mardi 15 juin 2025. Ils ont même vérifié ma carte d’identité togolaise à l’entrée. J’ai expliqué que je voulais donner un coup de main.
On m’a orienté, et un monsieur m’a proposé d’essayer de nettoyer les moules. J’ai accepté, et j’ai utilisé de l’huile pour éviter qu’elles ne collent. Tout s’est très bien passé », raconte-t-il, se souvenant de ses premiers instants au QG de Faso Mêbo.
Avec les autres volontaires, Roger Napo Bitoumba dit s’être rapidement senti « en famille ». Pour lui, contribuer à la construction du Burkina Faso est une véritable fierté. « C’est un plaisir pour moi, parce qu’à travers l’initiative présidentielle Faso Mêbo, le Président Ibrahim Traoré construit non seulement le Burkina Faso, mais aussi toute l’Afrique.
Dans quelques années, le Burkina sera un pays émergent, et c’est l’Afrique entière qui en sortira gagnante. Je suis très heureux d’y prendre part, et je pourrai dire plus tard que j’ai été de la partie », confie-t-il avec enthousiasme.
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Séduit par la dynamique enclenchée à travers les différents chantiers et cette initiative communautaire, le volontaire s’y investit sans relâche, malgré ses moyens limités.
Chaque jour, depuis son quartier de la Patte d’Oie jusqu’au Quartier général de l’initiative, installé au lycée Philippe Zinda Kaboré, il effectue le trajet à pied. Faute de moyen de transport ou de ressources financières suffisantes, Bitoumba ne recule pourtant pas devant l’effort.

« Je pars de la maison tôt le matin, parfois dès 5 heures, et j’arrive ici, au QG de Faso Mêbo, vers 7h 30 ou 8 heures. Comme je ne suis plus tout jeune, je marche à mon rythme. Je reste jusqu’à 16 heures avant de rentrer », raconte-t-il.
Le Burkina Faso, plus qu’un pays d’accueil
Les liens entre Roger Napo Bitoumba et le Burkina Faso ne datent pas d’hier. Entre 2001 et 2004, il a exercé comme professeur d’allemand, guide touristique et interprète-traducteur dans le pays. Sa participation à la 5ᵉ édition de la Vitrine internationale du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (VITRHO) a marqué un tournant : c’est à cette occasion qu’il a décidé de s’installer définitivement au Faso.
« J’ai dit qu’il fallait que je mette la main à la pâte de l’initiative présidentielle Faso Mêbo, parce qu’elle nous rappelle les années 1980. Quand j’étais au lycée au Togo, je captais la radio Burkina et je suivais ce qu’on appelait la bataille du rail, qui a permis de construire 101 km de voie ferrée jusqu’à Ouahigouya.
J’ai suivi ce projet de bout en bout, et cela me fascinait », se souvient-il, évoquant l’époque du Conseil national de la Révolution (CNR) sous le leadership du capitaine Thomas Sankara.

Derrière cette décision de rester au Burkina, se cache une raison plus profonde : ce pays est devenu pour lui une véritable terre d’adoption. « C’est un pays qui m’a adopté et où je me sens vraiment à l’aise. On m’a tout donné, car c’est depuis le Burkina Faso que je suis parti pour la première fois en Europe, le 1ᵉʳ avril 2004. J’ai embarqué à Ouagadougou pour Paris, avant de poursuivre vers l’Allemagne », raconte-t-il.
Aujourd’hui, s’il consacre l’essentiel de son temps à l’initiative Faso Mêbo, Bitoumba n’envisage pas moins de retrouver un emploi. Une façon pour lui d’assurer sa propre subsistance tout en continuant à apporter son énergie à cette œuvre collective. Une nécessité aussi pour se reconstruire personnellement, lui qui vit désormais divorcé.
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« Pour le moment, je n’ai aucun emploi. Mon projet, c’est de trouver du travail, soit comme enseignant d’allemand, soit dans tout autre domaine. Ma participation à Faso Mêbo est désormais un acquis : je continuerai à m’y investir tant que j’aurai le temps et la force de le faire », confie-t-il, évoquant le projet qui lui tient à cœur.

Roger Napo Bitoumba est à la fois poète et polyglotte, maîtrisant l’allemand, l’anglais, le français et le néerlandais. Il possède également une solide expérience dans le bénévolat en Europe, ainsi que comme interprète-traducteur et guide touristique.
Fort de ces compétences, il valorise la culture et le tourisme burkinabè à travers son compte Facebook (Roger Napo Bitoumba). Divorcé, il souhaite aujourd’hui se reconstruire tout en étant utile au Burkina Faso. « Toute aide allant dans ce sens me serait précieuse », affirme-t-il.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24




